jeudi 19 novembre 2009

Nucléaire en Suisse ?

Mühleberg, joli village tranquille de 2’729 habitants dans le canton de Berne, non loin du lac Wohlen et de l’Aar, fleuve dans lequel sont refroidis les réacteurs de la centrale nucléaire du même non que le village. Cette centrale a reçu l’autorisation de fonctionner jusqu’en 2012, date à laquelle, après 40 ans de bons et loyaux services, elle sera démantelée. Mais coup de théâtre dans l’histoire bien tranquille de cette centrale, on a demndé un prolongement à cette autorisation de fonctionnement ! Et un grand débat de s’ouvrir sur la question du nucléaire, on en oublie presque la centrale elle-même. Le 29 novembre, le peuple votera ; d’ici là, essayons ensemble de mieux comprendre les arguments des pro- et des anti-Mühleberg.

L’enjeu écologique

OUI : Le nucléaire est une énergie propre, ne dégageant aucune émission de CO2. La fission de 1 gramme d’uranium dégageant la même quantité d’énergie que la combustion de mazout ou de charbon, on imagine la différence d’émissons.

NON : Le nucléaire rejette non pas du CO2 mais des tonnes de déchets radioactifs extrêmement dangereux qu’on ne sait toujours pas où stocker de manière sûre pendant les milliards d’années qu’il leur faut pour perdre leur radioactivité et redevenir inoffensifs. De plus, un problème dans la centrale, même d’une importance mineure, pourrait contaminer la moitié de la Suisse.

L’enjeu économique

OUI : La Suisse est pour le moment en partie dépendante de l’énergie que la France l’autorise, contre rémunération, à tirer sur ses propres centrales nucléaires ; si nous en venons à produire encore moins d’éléctricité, nous risquons la pénurie. Considérant en plus que 40'000 nouveaux logements se construisent chaque année, priver 400'000 foyers de l’électricité que produit Mühleberg serait suicidaire. De plus, 500 personnes perdraient leur emploi dans l’affaire.

NON : L’Uranium est une énergie fossile, tout comme le pétrole, le gaz ou le charbon ; Il va donc y en avoir de moins en moins, et il sera de plus en plus cher ; investir dans les énergies renouvellables maintenant serait plus cohérent. De plus, la centrale vieillit, les réparations et actions de maintenance vont devenir de plus en plus courantes et de plus en plus chères, se chiffrant à des millions de francs. Mais encore, si on remplaçait tous les anciens chauffages par des neufs et qu’on isolait les vieux appartements, on pourrait se passer de Mühleberg et des deux centrales de Beznau ; et si on remplaçait toutes les vieilles ampoules par des ampoules à longue durée, Mühleberg serait également inutile.

L’enjeu sécuritaire

OUI : Pas d’argument précis, juste une affirmation : la centrale peut encore fonctionner de manière sûre dans les 10 prochaines années.

NON : Construite en 1972, la centrale de Mühleberg est la plus vétuste de Suisse ; elle présente donc plus de risques que les autres centrales hélvétiques. De plus, elle présente une fissure sur le manteau du cœur du bâtiment, fissure semblable à celles qui avaient fait fermer respectivement les centrales nucléaires de Würgassen en Allemagne et de Millstone 1 aux Etats-Unis. Cette fissure est susceptible de provoquer une explosion qui contaminerait la moitié du territoire Suisse, irradierait 100'000 personnes et en forcerait 900'000 autres à se barricader dans des abris puis à être évacués, tout cela pour une facture de 4'500 milliards de francs (étude du département fédéral pour la protection de la population).

Pour cette votation, on peut admettre que les deux côtés ont des arguments convainquants, maintenant à vous de savoir ! Et si l’envie vous prend de vous amuser un peu, vous trouverez sur le site ci-dessous des partisans du non un jeu très amusant vous invitant à colmater les fissures de la centrale afin d’éviter une explosion.

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