jeudi 19 novembre 2009

2012, vous y croyez vraiment ?!


Vous avez sûrement déjà entendu parler de la fin du monde. Mieux : on vous en a sûrement bassiné les oreilles en long et en large. Et même si vous étiez tout-à-fait tranquille au début, persuadé que ce n’étaient que des superstitions faites pour faire vendre des films à gros budget, vous commencez à être un peu troublé depuis qu’on vous a expliqué ces trucs sur les mayas, là, leur histoire de calendrier et de solstice … alors allez vous mourir en 2012 ? voilà ce qu’en disent les uns et les autres.

Le calendrier Maya, une civilisation précolombienne en avance sur son temps qui avait prévu un agenda millénaire, prévoit un boulversement le 21 décembre 2012. A savoir pas forcément la fin du monde, mais en tout cas le début d’une nouvelle ère. En effet, selon eux, le 21 décembre 2012, solstice d’hiver, verra se faire le passage de ce calendrier, compté d’une manière que je ne vous expliquerai pas pour ne pas vous donner de maux de tête, à la date du 13.0.0.0.0. Le changement est donc comparable au passage de 1999 à 2000. Les Aztèques, civilisation qui vivaient sur ce qui est à présent le Mexique, sont d’accord avec eux.

D’autres, intérprêtant le calendrier Maya à leur guise, prévoyent un alignement de planètes, ce qui pourrait nous valoir un obscurcissement du soleil ou un problème d’attraction entre les planètes, provoquant un carembolage général.

D’autres encore nous font part de la menace d’un renversement magnétique des pôles, le pôle nord devenant le pôle sud et vice versa. Cela engendrerait un retournement du sens de rotation de la terre qui devrait donc se retourner sur elle même pour ramener le nouveau pôle sud au sud.

Et certains hésitent entre des perturbations solaires de grande importance, provoquant des orages magnétiques perturbateurs, et le crash d’une météorite de même taille que celle qui provoqua la disparition des dinausaures il y a 65 millions d’années.

Les sumériens, culture mésopotamienne antique, prévoient une collision entre une prétendue nouvelle planète découverte par leurs soins, Nibiru, collision initialement prévue en mai 2003. Mais comme rien ne s’est produit en 2003, la date de notre mort à tous a été repoussée à 2012.

Mais la NASA n’est pas de cet avis. En effet, pour parer à la peur grandissante dans la population des Etats-Unis, convaincus par le film de Ronald Emmerich (également réalisateur de Le jour d’après et de Independance Day) annonçant la fin du monde par une série de tremblements de terres, tsunamis et autres éruptions volcaniques, elle a fait paraître sur internet un document relativisant la situation. Elle réfute une à une les théories pessimistes qui inondent le web :

- La fin du calendrier Maya n’est rien de plus que la fin du calendrier qui pend dans votre cuisine : un suivant viendra juste après. Et le passage à l’an 13.0.0.0.0. n’est pas plus effrayant que celui de 1999 à 2000.

- La théorie d’un alignement des planètes a été étudiée par une batterie de physiciens et d’astrologues : rien de tel n’est prévu pour le moment, en tout cas pas pour 2012.

- Un renversement des pôles n’arrive que tous les 400'000 ans, ce qui veut dire que pour le moment on est tranquille ; de plus, ce genre de renversement ne cause pas de problème à la vie sur terre.

- Le soleil un cycle de 11 ans dont celui-ci est effectivement un peu plus agité que le précédent ; malgré tout, aucun risque n’est à prévoir, ça n’est pas la première fois que ça arrive. Pour les météorites, chacune d’elles est surveillée par de nombreuses bases dans le monde, et aucune ne menace actuellement la terre.

- Et pour ce qui est des sumériens, tout se passe comme si cette planète surprise n’existait pas et que tout cela ne soit que des prédictions au hasard.

J’ajouterai encore que dans les 10 dernières années nous avons déjà survécu à 2 fins du monde (le bug de 1999 et le trou noir du CERN l’année dernière) et que je pense que nous sommes biens partis pour faire un pied de nez à la prochaine. Alors ne dépensez pas tout votre argent en vous disant que vous n’en aurez plus jamais besoin : je doute que ce soit le cas !

Source :

http://www.nasa.gov/topics/earth/features/2012.html

Nucléaire en Suisse ?

Mühleberg, joli village tranquille de 2’729 habitants dans le canton de Berne, non loin du lac Wohlen et de l’Aar, fleuve dans lequel sont refroidis les réacteurs de la centrale nucléaire du même non que le village. Cette centrale a reçu l’autorisation de fonctionner jusqu’en 2012, date à laquelle, après 40 ans de bons et loyaux services, elle sera démantelée. Mais coup de théâtre dans l’histoire bien tranquille de cette centrale, on a demndé un prolongement à cette autorisation de fonctionnement ! Et un grand débat de s’ouvrir sur la question du nucléaire, on en oublie presque la centrale elle-même. Le 29 novembre, le peuple votera ; d’ici là, essayons ensemble de mieux comprendre les arguments des pro- et des anti-Mühleberg.

L’enjeu écologique

OUI : Le nucléaire est une énergie propre, ne dégageant aucune émission de CO2. La fission de 1 gramme d’uranium dégageant la même quantité d’énergie que la combustion de mazout ou de charbon, on imagine la différence d’émissons.

NON : Le nucléaire rejette non pas du CO2 mais des tonnes de déchets radioactifs extrêmement dangereux qu’on ne sait toujours pas où stocker de manière sûre pendant les milliards d’années qu’il leur faut pour perdre leur radioactivité et redevenir inoffensifs. De plus, un problème dans la centrale, même d’une importance mineure, pourrait contaminer la moitié de la Suisse.

L’enjeu économique

OUI : La Suisse est pour le moment en partie dépendante de l’énergie que la France l’autorise, contre rémunération, à tirer sur ses propres centrales nucléaires ; si nous en venons à produire encore moins d’éléctricité, nous risquons la pénurie. Considérant en plus que 40'000 nouveaux logements se construisent chaque année, priver 400'000 foyers de l’électricité que produit Mühleberg serait suicidaire. De plus, 500 personnes perdraient leur emploi dans l’affaire.

NON : L’Uranium est une énergie fossile, tout comme le pétrole, le gaz ou le charbon ; Il va donc y en avoir de moins en moins, et il sera de plus en plus cher ; investir dans les énergies renouvellables maintenant serait plus cohérent. De plus, la centrale vieillit, les réparations et actions de maintenance vont devenir de plus en plus courantes et de plus en plus chères, se chiffrant à des millions de francs. Mais encore, si on remplaçait tous les anciens chauffages par des neufs et qu’on isolait les vieux appartements, on pourrait se passer de Mühleberg et des deux centrales de Beznau ; et si on remplaçait toutes les vieilles ampoules par des ampoules à longue durée, Mühleberg serait également inutile.

L’enjeu sécuritaire

OUI : Pas d’argument précis, juste une affirmation : la centrale peut encore fonctionner de manière sûre dans les 10 prochaines années.

NON : Construite en 1972, la centrale de Mühleberg est la plus vétuste de Suisse ; elle présente donc plus de risques que les autres centrales hélvétiques. De plus, elle présente une fissure sur le manteau du cœur du bâtiment, fissure semblable à celles qui avaient fait fermer respectivement les centrales nucléaires de Würgassen en Allemagne et de Millstone 1 aux Etats-Unis. Cette fissure est susceptible de provoquer une explosion qui contaminerait la moitié du territoire Suisse, irradierait 100'000 personnes et en forcerait 900'000 autres à se barricader dans des abris puis à être évacués, tout cela pour une facture de 4'500 milliards de francs (étude du département fédéral pour la protection de la population).

Pour cette votation, on peut admettre que les deux côtés ont des arguments convainquants, maintenant à vous de savoir ! Et si l’envie vous prend de vous amuser un peu, vous trouverez sur le site ci-dessous des partisans du non un jeu très amusant vous invitant à colmater les fissures de la centrale afin d’éviter une explosion.

mardi 10 novembre 2009

Grippe du cochon 'groin'groin

Déjà 5’700 morts à ce jour dans le monde dus à la fameuse grippe A/H1N1 dont tout le monde parle et dont tout le monde a peur. Un total de 440’000 malades déclarés à ce jour – et encore, puisque les pays ne sont plus obligés de déclarer leurs malades à l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé. On peut en suspecter beaucoup plus, d’autant plus que le nombre de gens qui sont tombés malades et qui se sont guéris d’eux-même, nombre sûrement très important depuis le début de l’épidémie. Ou devrait-on parler de pandémie, puisque 177 pays ont été touchés, dont la Suisse, et que l’OMS a déclaré un taux d’alerte de 6 sur … sur 6.

On a donc apparemment de quoi s’inquiéter ! Mais permettez-moi une petite intervention, rien de bien scientifique, juste un chiffre. On estime le taux de mortalité de cette grippe à 0.3%. Un chiffre ridicule comparé à, disons par exemple, la grippe espagnole, la célèbre grippe de 1918 qui tua 4 millions de gens, plus que la guerre elle-même… Eh bien sa virulence, autrement dit son taux de mortalité, s’élevait à plus de 3%, c’est-à-dire 10% de plus ! Et son taux de contagion était bien plus élevé que celui de la grippe qui nous inquiète en ce moment.

Par ailleurs, on peut constater un décalage avec les 2 millions de décès annuels dus à laTuberculose, pareil pour le Sida, 1 million pour le Paludisme (la malaria), et 6 millions pour quelque chose qui n’est même pas une maladie, la malnutrition.

Mais cette année, toutes les belles promesses d’investissements dans la lutte contre ces fléaux, et d’autres encore, risquent bien de tomber à l’eau si elles ne l’ont pas déjà fait. Car la grippe, omniprésente dans les médias et dans les craintes de chacun, occupe tous les médecins, tous les chercheurs de vaccin, tous les investissements financiers… Et on oublie pour un moment toutes ces maladies qui durent et qui tuent bien plus que notre pauvre grippe. Et qui font bien plus souffrir. Alors doit-on continuer à investir des milliards dans les vaccins contre la grippe A/H1N1, ou bien prendre un peu de recul et se rappeler où notre argent serait vraiment nécessaire ? Je vous laisse juger !

lundi 2 novembre 2009

Iran

Salut les lulus !
Voilà un article paru la semaine dernière sur Tink.ch , Webzine par et pour les jeunes sur lequel je vous invite à faire un tour ! Bonne lecture !

Qom, Iran, octobre 2009. Une délégation de représentants de l’Agence Internationale de l’Energie Nucléaire se rend sur les lieux d’une future centrale d’enrichissement d’uranium en Iran. Le site était secret jusqu’en septembre dernier, tout comme la précédente usine de Natanz, découvert par les occidentaux en 2002 après avoir été caché pendant plusieurs années. L’Iran clame à présent haut et fort que cette centrale existe dans un but uniquement pacifique, c’est à dire qu’il servira uniquement à alimenter les villes en électricité, et pas, comme l’en soupçonnent les états Occidentaux, à créer une bombe atomique.

Mais de toute évidence, ce n’est pas l’entière vérité ; et on peut se demander si l’Iran espère vraiment faire croire aux états européens sa théorie pacifiste. En effet, le seul fait d’avoir gardé l’un après l’autre ces deux sites d’enrichissement d’uranium secrets mettrait la puce à l’oreille de n’importe qui. De plus, Natanz, la première usine, pourrait accueillir bien plus de centrifugeuses qu’elle ne contient aujourd’hui ; pourquoi, alors, lancer un deuxième chantier en plus de la première centrale, qui n’est d’ailleurs toujours pas en service ? L’emplacement de l’usine en dit également long : elle se situe tout près d’une ville sainte, ce qui mettrait dans l’embarras quiconque tenterait un bombardement sur Qom et sa centrale. Et il y a encore une multitude de détails techniques relevés par les experts actuellement en visite à Qom, comme le taux d’enrichissement d’uranium suffisant pour une bombe mais pas pour de l’électricité, entre autres.

Les pays occidentaux, dont les représentants étudient actuellement le site de Qom, soupçonnent donc l’Iran de vouloir se doter de la bombe atomique, et s’y opposent farouchement tant que l’Iran sera considéré comme incontrôlable par leurs gouvernements.

Si nous résumons, nous avons d’un côté un pays qui veut l’arme nucléaire, mais qui camoufle cette volonté sous un beau programme d’électricité atomique ; et d’un autre côté, d’autres pays qui possèdent déjà la bombe tant convoitée mais qui comptent bien rester les seuls à l’avoir, et dénoncent pour cela leur petit camarade Ahmadinejad, président iranien.

Pourtant, ils sont déjà huit à avoir le privilège de pouvoir tirer des missiles nucléaires (les Etats-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie, l’Inde, le Pakistan et Israël), et si les cinq premiers d’entre eux ont signé un traité réglementant un peu l’usage de cette énergie terrifiante, les trois derniers, et tous ceux qui la possèdent sans l’avoir annoncé officiellement (on peut penser à la Corée du Nord, le Brésil, la Syrie et d’autres encore) n’ont aucun compte à régler avec qui que ce soit au sujet de l’arme de destruction massive qu’ils rangent dans leurs entrepôts.

Alors, une petite interrogation pourrait vous venir à l’esprit à ce stade de vos connaissances : qui possède le droit, et en vertu de quoi, de décider qui pourra ou non obtenir le pouvoir de détruire la terre et ses habitants ?