vendredi 2 avril 2010

La petite dame du capitole


Lausanne est une ville attachante. Dans cette ville culturelle s’il en est, certains lieux donnent l’impression d’être immuables et contribuent à créer son âme et sa particularité comme la cathédrale, le port d’Ouchy ou encore la Rue de Bourg. Le cinéma le Capitole est également de ceux-ci, et celle qui en est maintenant indissociable, qui en est la capitaine, la maîtresse de maison, la fée du logis, le fantôme de l’opéra comme elle aime à s’appeler : Lucienne Schnegg, plus connue ici sous le nom de la petite dame du Capitole, depuis le film de Jacqueline Veuve.

Elle en est indissociable au point que sans elle, le Capitole ne serait pas ce qu’il est. D’ailleurs, il ne serait sûrement plus rien, si ce n’est un garage, un centre commercial ou un multiplex Pathé qui propose huit films à la fois, ce que Lucienne Schnegg redoute le plus au monde pour son cinéma. Il faut dire qu’il fait autant partie de sa vie qu’elle fait partie du cinéma : Elle y travaille depuis 61 ans et en est propriétaire depuis 14 ans. Et elle fait tout, oui tout, pour ce cinéma : elle tient la caisse, sert au bar, nettoie la salle, assure le contact avec le public, gère la programmation et les comptes ; la seule chose qu’elle ne fait pas, c’est la projection, pour laquelle sont employées deux personnes. Elle y travaille septante heures par semaine, ce qui fait dix heures par jour, sans week-end, sans congé, sans vacances, sans jour férié, pas même le jour de Noël. Elle passe plus de temps au cinéma que chez elle, mais ça ne la dérange pas : elle n’a ni enfants ni petits-enfants, et le Capitole est pour elle plus qu’une salle : c’est un cap à garder, un pacquebot à mener à bon port, c’est sa vie, son travail, et quand, plus jeune elle a eu à choisir entre deux prétendants elle a choisi le Capitole. C’est beaucoup dire sur la place privilégiée qu’il a pour elle.

Mais trop peu de gens lui accordent l’importance qu’il mérite, et depuis le progrès de la télévision, des cassettes et des DVD, et l’essor des multiplex gérés par des sociétés imposant un quasi monopole sur le marché du film, la survie de la salle est de plus en plus menacée. Pourtant, elle est magnifique, spacieuse, possède le plus grand écran de Lausanne, propose des glaces et des snacks à un prix défiant toute concurrence, et épargne nos oreilles de la mastication de pop-corns. Mais du fait de sa fragilité solitaire sur le marché face aux requins des grandes entreprises, elle ne peut pas choisir sa programmation, prend ce qu’on lui donne et se retrouve à devoir passer un film projeté dans quatre autres salles de la ville en même temps.

Les spectateurs désertent donc ce lieu magique pour se fondre dans la masse des cinémas qui offrent plus de choix, et le Capitole se voit peu à peu abandonné, alors qu’il avait dépassé les 80'000 spectateurs lors de la sortie d’E.T. , que les gens se pressaient dans la queue montant jusqu’à Saint-François pour Le jour le plus long, et qu’il avait accueilli dans ses belles années la reine d’Espagne et sa suite ou encore Roger Moore. Les séances tournent en général au maximum avec une dizaine de spectateurs, souvent moins, parfois aucun. De plus pour reprendre la salle, Mme Schnegg avait dû se battre au tribunal et a ainsi contracté des dettes ; l’hypothèque reste aussi à rembourser ; et il faut payer les films, la TVA, les droits d’auteur, l’électricité, le chauffage, le personnel, les assurances … Ce cinéma ne va pas bien, mais sa propriétaire refuse de le laisser tomber et se bat, malgré le désintérêt de la ville qui ne verse aucune subvention, pour le faire vivre.

Mais toute immuable qu’elle puisse paraître, la petite dame du Capitole n’est pas éternelle, et il faut envisager des solutions pour le jour ou elle devra quitter ce beau navire. Elle a déjà commencé, louant parfois la salle pour des conférences ou événements divers ; mais le grand projet en train de voir le jour à présent est un partenariat avec la Cinémathèque Suisse, basée à Montbenon. La salle ne doit pas être perdue, ils l’ont bien compris, et comptent entreprendre de récupérer le lieu pour en faire une deuxième salle lausannoise diffusant les rétrospectives de la cinémathèque, ce qui réjouit Mme Schnegg. Mais elle ne laissera pas pour autant le cinéma partir tout seul : Les nouveaux ont des choses à apprendre dans cette salle pas toute neuve, la transition doit se faire en douceur, et de toute façon, que ferait-elle sans le Capitole ?!

http://www.lecapitole.ch/pages/qt.html

Des apprentissages pour les sans-papiers

Vous-êtes vous déjà demandé qui effectuait dans notre pays les tâches que ni vous ni personne d’autre n’a envie de faire ? Débarasser les poubelles, nettoyer les sols, etc… ? Eh bien ce sont souvent les sans-papiers. Eh oui, ceux-ci même qui vivent au grand jour, connus de tous, mais qui n’ont simplement pas de titre de séjour valable. Et vous êtes-vous déjà demandé ce que faisaient leurs enfants après l’école ? Sont-ils condamnés à hériter des même travaux inintéressants et non gratifiants que leurs parents ?

Pour le moment, ces jeunes ont le droit d’entrer au gymnase, mais les places d’apprentissage, par contre, leur sont refusées. C’est ce qu’entend faire changer Oscar Tosato, conseiller municipal lausannois en charge de l’enfance, de la jeunesse et de l’éducation.

Tout de suite, des voix se sont levées contre ce projet. On oppose que les places manquent déjà pour les Suisses et que les ouvrir aux sans-papiers serait une sorte de suicide économique, une contradiction en tout cas. À cela, Oscar Tosato a plusieurs réponses. Premièrement, il explique que la contradiction se situe en amont : 90'000 sans-papiers travaillent chaque année dans nos entreprises, mais étant sans formation, ils sont payés une misère et se font exploiter. Il explique également que les places ne manquent que dans certains domaines, ceux que personne ne veut, et qu’un défi parallèle serait de valoriser ces domaines pour que nous, suisses, nous rendions compte qu’ils existent. En disant cela, il ajoute une petite critique à la politique suisse de naturalisation : il cite les Etats-Unis, l’Italie, la France ou encore l’Espagne, qui ont procédé à des régularisations collective, alors qu’en Suisse, les passeports ne sont délivrés qu’au compte-goutte dans des cas des rigueur.

Mais son plus gros argument reste l’application des lois sur la protection des mineurs et de la convention internationale des droits de l’enfant. En effet, un enfant n’est pas responsable de la situation juridique de ses parents, et a droit, quelle que soit sa nationalité, à une éducation et une formation complète qui lui permette, même s’il doit rentrer chez lui, d’avoir un badage de compétences qu’il pourra mettre à profit quel que soit le pays dans lequel il vivra.

Mais ne vous inquiétez pas pour autant, ces jeunes, au sortir d’un apprentissage, ne viendront pas vous voler vos rentes chômage ou AI : Ils cotiseront à l’AVS comme vous et moi, mais n’auront aucun droit de toucher des rentres chômeur s’ils ne trouvent pas de travail.

Le destin des 10'000 à 30'000 jeunes clandestins en suisse suivra donc le cours de la requête déposée le 3 mars 2010 par le Conseil National, mais la plupart sont confiant. Le peuple suisse l’est-il aussi ? Affaire à suivre …

Tous les chemins mènent aux Roms

Pour certains, ils sont partout et nous envahissent, ils sont mesquins et flemmards ; pour d’autres, ce ne sont que de pauvres gens qui cherchent à survivre. Mais une chose est sûre : qui n’a jamais été agacé de voir un mendiant avec un bébé sur les genous lui lancer un regard apitoyant afin de récolter une pièce ?

Ils sont environ 70 en hiver et entre 150 et 200 dès l’été : les Roms désertent depuis quelques années la Roumanie pour venir mendier à Lausanne et à Genève. Ils sont de plus en plus visibles, allant jusqu’à s’installer dans les rues les plus passantes, jouant à cache-cache avec la police. Ils dérangent, choquent, apitoient, énervent, provoquent la méfiance ou la pitié, mais ils ne laissent pas la population indifférente. La nuit, ils dorment dans des abris de la Protection Civile ou de l’Armée du Salut, dans les rares lieux où on les accueille. Ils ont le droit d’y passer au maximum 5 nuits, contrairement aux mendiants d’autres nationalités qui y sont acceptés pendant 10 nuits. Depuis quelques mois, ils sont devenus des criminels devant la loi, pouvant recevoir des amendes convertibles en peines de prison s’ils ne sont pas en mesure de payer.

Et depuis deux semaines, les Roms qui se font accompagner de leurs enfants pour mendier peuvent même se les voir retirer. La décision de la police genevoise a fait grand bruit : en effet, ces enfants seront placés dans des foyers, parfois scolarisés, et en cas de danger pour l’enfant, sa garde sera retirée à ses parents. Certains crient au scandale : Ceci va à l’encontre des valeurs familiales, et les familles, même si ce sont des Roms, ne devraient pas être séparées. D’autres défendent le point de vue inverse : scolariser ces jeunes ne pourra que leur offrir un avenir et les sortir de la misère dans laquelle ils sont trainés par leurs parents. Mesure qui les a pour le moment fait disparaître des rues de Genève, mais sûrement pas pour longtemps.

Pour certains donc, c’est une solution, pour d’autres pas, mais pratiquement tout le monde est d’accord sur un point : Il faut travailler en amont. En effet, quelle que soit la manière dont on s’occupe des mendiants en Suisse, il faut trouver un moyen pour qu’ils n’aient simplement pas besoin de venir en Suisse, pour qu’ils puissent rester en Roumanie, sans avoir à vivre dans une pauvreté innommable. Car s’ils sont là, c’est parce que le PIB par habitant de la Suisse est 4 fois plus élevé qu’en Roumanie, et que ces Gitans, Tziganes, Manouches, Romanichels ou Bohémiens appelez-les comme vous voudrez, ne sont vraiment chez eux nulle part. Si on les appelle les gens du voyage, ce n’est pas pour rien : si certains font remonter leurs origines à la Roumanie, ce n’est pas le cas de tous les historiens, et en conséquence, en Roumanie, ils ne sont pas toujours considérés comme roumains.

Le sujet est en tout cas d’actualité, et tout le monde s’est mis d’accord sur le fait qu’il faut trouver une solution à leur malheur et à la mendicité en général, mais le problème est maintenant de trouver que faire, où agir et avec quel argent. Ce qui est sûr, c’est que tout cela n’est pas encore réglé et qu’il faudra faire preuve de beaucoup, beaucoup de patience d’ici à ce que les Roms soient des citoyens à part entière d’un quelconque pays et qu’ils puissent y travailler honnêtement.

dimanche 7 février 2010

Genève, ville du crime =)

Genève : une jolie ville tranquille de 188 987 habitants au bout du lac Léman, point important du tourisme suisse avec son fier « Jet d’eau de Genève », et place économique et politique prépondérante, accueillant horlogers, bijoutiers, banques, sièges de multinationales et de l’ONU …

Tranquille, ai-je dit ? Il me faut rectifier mes propos, car ces derniers temps, Genève n’est pas une ville si reposante que ça, en tout cas pour ses policiers. Ils ont de plus en plus à faire, et pas pour des bagatelles. En effet, à la suite de plusieurs tentatives de braquage récentes, on a constaté que la tendance était en hausse constante, et plutôt inquiétante : 2 hold-up (et tentatives de hold-up) en 2008 contre 19 en 2009, et déjà 3 en janvier 2010. Après un rapide calcul, on arrive à un résultat d’une trentaine sur toute l’année, si on continue comme ça.

Les armes utilisées sont également de plus en plus importantes, allant jusqu’à des explosifs et des kalachnikovs, et on imagine bien que le choc sur les habitants témoins de ces scènes augmente en même temps que le danger qu’ils encourent quand des semi-professionnels se mettent à la tâche. De plus, dans certains quartiers, cela devient presque habituel : le Change Migros de Plan-les-Ouates, qui a subi un hold-up mercredi passé, le 27 janvier, avait déjà été la cible d’une attaque à la voiture-bélier il y a à peine quelques semaines, le 25 novembre 2009.

Genève est une ville qui représente aux yeux de beaucoup le luxe et la richesse, et de plus elle se situe non loin de la frontière française. Les cibles des trois braquages qui ont eu lieu depuis le début de l’année étaient toutes situées très près de la France, et selon les dires de Patrick Puhl, porte-parole de la police genenvoise, on a des raisons de penser qu’une bonne partie des malfaiteurs viennent de ce pays voisin, de Lyon ou de Marseille par exemple.

Les banques ont-elles l’air plus vulnérables en Suisse ? Ou contiennent-elles plus d’argent ? Il est difficile de savoir ce qui se passe dans la tête de ces malfaiteurs, mais peut-être la crise joue-t-elle un rôle dans l’augmentation fulgurante des attaques. Peut-être aussi les bandits ont-ils moins peur de la police, ou sont-ils galvanisés par la facilité avec laquelle les braquages sont effectués dans les films ?

Pourtant, les accord entre les polices nationales s’ameillorent, depuis quelques années maintenant les policiers ont le droit de poursuivre une voiture au delà de la frontière sans devoir s’arrêter pour prévenir la France. Ils sont donc de mieux en mieux armés (dans le sens figuré) pour faire face aux aggresseurs, mais cela n’a pas l’air d’effrayer ces derniers, qui usent de ruses et d’argent : les malfaiteurs impliqués dans l’attaque de Plan-les-Ouates la semaine passée utilisaient une Audi S4, autrement dit une grosse cylindrée, qu’ils ont abandonnée sur le côté de la route avant de l’incendier et de repartir dans une autre voiture qui, aux dernières nouvelles, n’a pas encore été identifiée.

Toujours est-il que le hold-up de Plan-les-Ouates, bien que très bien préparé, a raté, la vitrine ayant tenu bon. « Change Migros, une valeur sûre » : On peut peut-être encore se permettre d’espérer que notre argent soit en sécurité dans nos banques, quand il ne disparaît pas en fumée dans des actions qui chutent …

Pauline Rumpf

Merci à Pierre-Olivier Volet et Joël Boissard, TSR Genève

dimanche 24 janvier 2010

Haïti : Chaos, désolation et controverse


Haïti. Qui n’a pas entendu parler de Haïti ? Le séisme de magnitude 7,3 sur l’échelle de Richter survenu mardi 12 janvier a à peu près égalé le tsunami du 26 décembre 2004 sur le plan médiatique, et n’en est pas loin non plus du point de vue des victimes, bien que les chiffres soient encore très incertains : entre 100'000 et 200'000, même si certains affirment 75'000. Le nombre de blessés tourne autour des 250'000, et le nombre de sans abris se situe entre 1,5 et 2 millions, chiffre variant selon les sources.

Pourquoi une telle incertitude sur le nombre de morts, qui va du simple au double, voire même plus ? Les raisons sont multiples.

Premièrement, à cause du chaos qui règne sur place. En effet, 10% des bâtiments sont détruits (notamment les bâtiments publics, ce qui rend inopérant tout l’appareil de l’état), des cadavres jonchent le sol, les sans-abris se construisent des campements de fortune là où il y a de la place : le tout a pour conséquence d’entraver grandement la circulation, donc la distribution de nourriture, d’eau, de soins, et l’évacuation des corps ; par conséquent, il est difficile d’évaluer le nombre total de cadavres. De plus, des centaines de personnes sont certainement encore prises sous les décombres. Cette situation pose problème, autant pour le risque d’épidémies, surtout dans ce pays à la température élevée (32°c. à Port-aux-Princes), que pour les survivants, blessés ou affamés, à qui on n’arrive pas à faire parvenir des soins et de la nourriture. Les blessés actuels, manquant de soins, continuent d’alourdir le bilan.

Par ailleurs, dès qu’on croit que la situation s’apaise un peu, une réplique vient remettre le désordre : depuis mardi ont eu lieu 51 secousses secondaires, dont la plus violente a fait trembler le pays mercredi à hauteur de 6 sur l’échelle de Richter.

Deuxièmement, pour des raisons de sécurité. Haïti est le pays le plus pauvre du monde après les pays d’Afrique noire, et est en grand manque de nourriture : vous avez sûrement déjà entendu parler des fameuses galettes de boues commercialisées dans la pays quand les prix sont trop hauts pour ne survivre même qu’avec du riz. Alors bien sûr, à l’heure où 1 millions de repas ont déjà été distribués et où l’approvisionnement continue à arriver, de nombreuses personnes tentent d’en profiter : tous les supermarchés ont déjà été pillés, des détournements de camions de victuailles ont eu lieu, et un braquage armé du camion d’une ONG a poussé cette organisation à quitter le pays, de peur des dangers énormes auxquels ils doivent parfois faire face. Une quelconque estimation est donc rendue difficile dans de telles conditions.

La violence est depuis une trentaine d’année courante à Haïti, où même la facade du siège de l’ONU est criblée de balle et où, dans certains bidonvilles, les forces onusiennes sont forcées à se déplacer dans des véhicules blindés pour se protéger des attaques. Mais un facteur rend cette violence plus dangereuse encore : elle est ciblée. En effet, de nombreux Haïtiens sont non pas surpris mais extrêmement mécontents de voir que, dans de nombreux cas, les sauveteurs se sont d’abord précipités vers les zones touristiques telles que les hôtels pour tenter de sauver les étrangers. Et on reproche aux américains d’envoyer des troupes pour laver leur conscience après avoir appuyé plusieurs coups d’état, l’installation de milices dans les années 90 et l’introduction d’OGM stériles qui ont ruiné une grande partie des paysans forcés à partir dans les bidonvilles. Les sauveteurs étrangers ne sont donc pas toujours bien vus, accusés d’aider pour se blanchir auprès du gouvernement.

Troisièmement, on peut évoquer des raisons politiques aux différentes estimations sur le le nombre de décès. On le sait tous, plus il y a de morts, plus les gens à travers le monde sont généreux, et plus les pays sont prêts à envoyer de l’aide humanitaire. Le gouvernement haïtien est d’ailleurs celui qui annonce le nombre de morts le plus haut, à savoir 100'000 à 200’000. La protection civile haïtienne, qui a plutôt intérêt à ce qu’on revoie le nombre de morts à la baisse pour montrer son efficacité, déclare 75'000 morts, mais n’est pas la seule à le faire. C’est un bilan assez largement accepté de par le monde. Le ministre de la santé, qui aurait bien besoin de fonds pour aider les blessés sur place dans les rares hôpitaux encore fonctionnels de la ville de Port-au-Prince, annonçait, lui, un demi-million de morts.

On ne peut bien entendu pas les blâmer car, que les victimes se comptent en dizaine ou en centaines de milliers, le choc est énorme pour le pays et l’aide, si généreuse qu’elle soit, ne sera jamais suffisante pour relever le pays d’une telle catastrophe.

Alors doit-on s’arrêter au nombre de morts, aux images plus ou moins touchantes qui nous parviennent ou au nombre de Français décédés sur place pour réfléchir à la question : Doit-on aider les Haïtiens ? La souffrance des survivants est elle si différente en fonction du bilan final ?!