vendredi 2 avril 2010

Tous les chemins mènent aux Roms

Pour certains, ils sont partout et nous envahissent, ils sont mesquins et flemmards ; pour d’autres, ce ne sont que de pauvres gens qui cherchent à survivre. Mais une chose est sûre : qui n’a jamais été agacé de voir un mendiant avec un bébé sur les genous lui lancer un regard apitoyant afin de récolter une pièce ?

Ils sont environ 70 en hiver et entre 150 et 200 dès l’été : les Roms désertent depuis quelques années la Roumanie pour venir mendier à Lausanne et à Genève. Ils sont de plus en plus visibles, allant jusqu’à s’installer dans les rues les plus passantes, jouant à cache-cache avec la police. Ils dérangent, choquent, apitoient, énervent, provoquent la méfiance ou la pitié, mais ils ne laissent pas la population indifférente. La nuit, ils dorment dans des abris de la Protection Civile ou de l’Armée du Salut, dans les rares lieux où on les accueille. Ils ont le droit d’y passer au maximum 5 nuits, contrairement aux mendiants d’autres nationalités qui y sont acceptés pendant 10 nuits. Depuis quelques mois, ils sont devenus des criminels devant la loi, pouvant recevoir des amendes convertibles en peines de prison s’ils ne sont pas en mesure de payer.

Et depuis deux semaines, les Roms qui se font accompagner de leurs enfants pour mendier peuvent même se les voir retirer. La décision de la police genevoise a fait grand bruit : en effet, ces enfants seront placés dans des foyers, parfois scolarisés, et en cas de danger pour l’enfant, sa garde sera retirée à ses parents. Certains crient au scandale : Ceci va à l’encontre des valeurs familiales, et les familles, même si ce sont des Roms, ne devraient pas être séparées. D’autres défendent le point de vue inverse : scolariser ces jeunes ne pourra que leur offrir un avenir et les sortir de la misère dans laquelle ils sont trainés par leurs parents. Mesure qui les a pour le moment fait disparaître des rues de Genève, mais sûrement pas pour longtemps.

Pour certains donc, c’est une solution, pour d’autres pas, mais pratiquement tout le monde est d’accord sur un point : Il faut travailler en amont. En effet, quelle que soit la manière dont on s’occupe des mendiants en Suisse, il faut trouver un moyen pour qu’ils n’aient simplement pas besoin de venir en Suisse, pour qu’ils puissent rester en Roumanie, sans avoir à vivre dans une pauvreté innommable. Car s’ils sont là, c’est parce que le PIB par habitant de la Suisse est 4 fois plus élevé qu’en Roumanie, et que ces Gitans, Tziganes, Manouches, Romanichels ou Bohémiens appelez-les comme vous voudrez, ne sont vraiment chez eux nulle part. Si on les appelle les gens du voyage, ce n’est pas pour rien : si certains font remonter leurs origines à la Roumanie, ce n’est pas le cas de tous les historiens, et en conséquence, en Roumanie, ils ne sont pas toujours considérés comme roumains.

Le sujet est en tout cas d’actualité, et tout le monde s’est mis d’accord sur le fait qu’il faut trouver une solution à leur malheur et à la mendicité en général, mais le problème est maintenant de trouver que faire, où agir et avec quel argent. Ce qui est sûr, c’est que tout cela n’est pas encore réglé et qu’il faudra faire preuve de beaucoup, beaucoup de patience d’ici à ce que les Roms soient des citoyens à part entière d’un quelconque pays et qu’ils puissent y travailler honnêtement.

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