dimanche 7 février 2010

Genève, ville du crime =)

Genève : une jolie ville tranquille de 188 987 habitants au bout du lac Léman, point important du tourisme suisse avec son fier « Jet d’eau de Genève », et place économique et politique prépondérante, accueillant horlogers, bijoutiers, banques, sièges de multinationales et de l’ONU …

Tranquille, ai-je dit ? Il me faut rectifier mes propos, car ces derniers temps, Genève n’est pas une ville si reposante que ça, en tout cas pour ses policiers. Ils ont de plus en plus à faire, et pas pour des bagatelles. En effet, à la suite de plusieurs tentatives de braquage récentes, on a constaté que la tendance était en hausse constante, et plutôt inquiétante : 2 hold-up (et tentatives de hold-up) en 2008 contre 19 en 2009, et déjà 3 en janvier 2010. Après un rapide calcul, on arrive à un résultat d’une trentaine sur toute l’année, si on continue comme ça.

Les armes utilisées sont également de plus en plus importantes, allant jusqu’à des explosifs et des kalachnikovs, et on imagine bien que le choc sur les habitants témoins de ces scènes augmente en même temps que le danger qu’ils encourent quand des semi-professionnels se mettent à la tâche. De plus, dans certains quartiers, cela devient presque habituel : le Change Migros de Plan-les-Ouates, qui a subi un hold-up mercredi passé, le 27 janvier, avait déjà été la cible d’une attaque à la voiture-bélier il y a à peine quelques semaines, le 25 novembre 2009.

Genève est une ville qui représente aux yeux de beaucoup le luxe et la richesse, et de plus elle se situe non loin de la frontière française. Les cibles des trois braquages qui ont eu lieu depuis le début de l’année étaient toutes situées très près de la France, et selon les dires de Patrick Puhl, porte-parole de la police genenvoise, on a des raisons de penser qu’une bonne partie des malfaiteurs viennent de ce pays voisin, de Lyon ou de Marseille par exemple.

Les banques ont-elles l’air plus vulnérables en Suisse ? Ou contiennent-elles plus d’argent ? Il est difficile de savoir ce qui se passe dans la tête de ces malfaiteurs, mais peut-être la crise joue-t-elle un rôle dans l’augmentation fulgurante des attaques. Peut-être aussi les bandits ont-ils moins peur de la police, ou sont-ils galvanisés par la facilité avec laquelle les braquages sont effectués dans les films ?

Pourtant, les accord entre les polices nationales s’ameillorent, depuis quelques années maintenant les policiers ont le droit de poursuivre une voiture au delà de la frontière sans devoir s’arrêter pour prévenir la France. Ils sont donc de mieux en mieux armés (dans le sens figuré) pour faire face aux aggresseurs, mais cela n’a pas l’air d’effrayer ces derniers, qui usent de ruses et d’argent : les malfaiteurs impliqués dans l’attaque de Plan-les-Ouates la semaine passée utilisaient une Audi S4, autrement dit une grosse cylindrée, qu’ils ont abandonnée sur le côté de la route avant de l’incendier et de repartir dans une autre voiture qui, aux dernières nouvelles, n’a pas encore été identifiée.

Toujours est-il que le hold-up de Plan-les-Ouates, bien que très bien préparé, a raté, la vitrine ayant tenu bon. « Change Migros, une valeur sûre » : On peut peut-être encore se permettre d’espérer que notre argent soit en sécurité dans nos banques, quand il ne disparaît pas en fumée dans des actions qui chutent …

Pauline Rumpf

Merci à Pierre-Olivier Volet et Joël Boissard, TSR Genève